orthodox unity
THE VOICE OF THE PEOPLE OF GOD
L’unité
orthodoxe en France et en Occident:
Notre responsibilité commune
The OCC has received the following MANIFEST we consider its topic of great importance, having in mind that it is under discussion in many quarters the facts of disunity or of showing hegemonies. Therefore we publish it as we received it, in its original language.
Ci-joint : Le manifeste, intitulé L'unité orthodoxe en France et en Occident : notre responsabilité commune , signé par vingt personnes de différentes juridictions. Il a été publié le 13 juillet.
Que
nous soyons issus des différentes émigrations du XXe siècle ou
bien d’origine française, tous nous avons reçu de nos Pères dans la foi
l’Orthodoxie comprise comme « l’Église du Christ sur terre »
laquelle « n’est pas une institution, mais une vie nouvelle avec
le Christ et en Christ, mue par le Saint Esprit » (Père Serge Boulgakov,
L’Orthodoxie, Paris, 1932). Une telle conception de l’Orthodoxie
nous a fait comprendre, grâce à l’éducation que nos Pères nous ont donnée,
que la vocation de l’Église orthodoxe a toujours été celle du témoignage
et de la mission. Partout où elle se trouve – et l’Orthodoxie est
maintenant planétaire – elle est appelée à « épouser » les
cultures locales car étant « vie nouvelle en Christ », elle est
universelle.
En
Europe occidentale, nous nous sommes retrouvés ensemble entre Orthodoxes de
différentes origines et nous avons compris qu’il nous revenait de témoigner
de l’Orthodoxie en dialogue fraternel avec les autres chrétiens et devant
un monde souvent non chrétien. C’est pourquoi, depuis plusieurs décennies,
nous cherchons à œuvrer, dans la confiance et la transparence, pour un
rassemblement de tous les Orthodoxes dans l’unité eucharistique et dans une
structure canonique qui soit conforme à l’ecclésiologie orthodoxe. Il
s’agit donc d’une ecclésiologie territoriale d’où est absente toute
forme de « nationalisme » (ce qui ne signifie aucunement, bien sûr,
une rupture avec les cultures et les langues des uns et des autres).
Cette
ecclésiologie implique la catholicité/conciliarité, dont l’exercice est
indissociable de la primauté, actuellement exercée par le Patriarcat de
Constantinople, la « Nouvelle Rome ». La primauté ou « présidence
dans l’amour et à l’amour » doit être assumée dans l’esprit du
34e canon apostolique : « Les évêques de chaque
territoire [mot à mot : chaque nation, habitant un territoire donné]
doivent reconnaître celui qui, parmi eux, est le premier [leur primat], et le
considérer comme leur tête, et ne rien faire d’exceptionnel sans son avis.
Chacun d’eux ne doit s’occuper que de ce qui concerne son diocèse et les
territoires qui en dépendent. Mais que le premier non plus ne fasse rien sans
l’avis de tous les autres. Ainsi la concorde régnera-t-elle, et Dieu
sera-t-il glorifié – Père, et Fils, et Saint-Esprit. »
Il
nous semble que notre devoir d’Orthodoxes vivant en Europe occidentale est
de poursuivre les efforts entrepris depuis longtemps en vue de « réconcilier »
les Orthodoxes d’origines diverses afin qu’ils se reconnaissent tous comme
avant tout orthodoxes.
L’unité
ecclésiale et la communion eucharistique dans laquelle nous nous trouvons
tous est, somme toute, un fait assez récent et, sans doute, encore bien
fragile. Mais « la puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse »
(2 Co 12,9). Et tous, nous sommes responsables de cette unité, appelés à la
garder (Ep 4,3) et à veiller à ce que rien ni personne ne vienne l’altérer.
« Il y a un seul Corps et un seul Esprit…, un seul Seigneur, une seule
foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous… » (Ep
4,4-5).
En
France, nous avons la chance d’avoir aujourd’hui une « Assemblée
des Évêques Orthodoxes de France », et non plus un « Comité
inter-épiscopal » comme il y a encore quelques années. Ce changement
constitue une avancée importante vers la synodalité, et il est dû à la
collaboration confiante qui s’est développée entre nous tous. L’« Assemblée
des Évêques » a été créée dans l’esprit de la décision de la
« Commission préparatoire au Saint et Grand Concile Pan-orthodoxe »
réunie à Chambésy (Genève) en 1993 et signée par les représentants des
principales Églises Orthodoxes. Il nous paraît indispensable de soutenir et
même d’encourager nos Évêques dans leur travail commun grâce auquel on
peut espérer que les Églises Orthodoxes autocéphales du monde entier
arriveront à surmonter les difficultés qui existent encore.
Une
pleine réconciliation de toutes les Églises autocéphales permettrait de
conférer à l’Orthodoxie en Europe Occidentale un statut véritablement
canonique par un acte accompli ensemble dans l’esprit conciliaire qui est
celui de l’Orthodoxie traditionnelle. Nous croyons nécessaire de promouvoir
tous les actes allant dans ce sens, en refusant les tentations de morcellement
et de replis identitaires, incompatibles avec la nature profonde de l’Église
où tous nous sommes appelés à être « un en Christ » (Ga 3,28).
13
juillet 2004.
Astérios
ARGYRIOU, professeur émérite à l’université de Strasbourg. Marguillier
de la paroisse grecque des Trois-Saints-Hiérarques à Strasbourg, membre du
conseil diocésain (diocèse du patriarcat œcuménique) ;
Irina
BOBROVA, marguillier de la paroisse Saint-Séraphin-de-Sarov à Chelles
(Seine-et-Marne) (archevêché des paroisses de tradition russe, patriarcat œcuménique) ;
Dimitri
CADÉRÉ, ingénieur microélectronique. Membre du conseil paroissial,
paroisse roumaine Sainte-Parascève et Sainte-Geneviève à Paris (patriarcat
de Roumanie) ;
Jean-Paul
DARD, docteur en médecine, secrétaire de l’Association pour le maintien et
l’entretien de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Membre de
la paroisse francophone de la Crypte de la Sainte-Trinité, rue Daru à Paris
(archevêché des paroisses de tradition russe, patriarcat œcuménique) ;
Velizar
GAJIC, membre-fondateur de Syndesmos, fédération mondiale de la jeunesse
orthodoxe. Membre-fondateur de la paroisse serbe Saint-Sava à Paris (patriarcat
de Serbie) ;
Natalia
GORBANEVSKAYA, poète, journaliste. Membre de la paroisse de la Présentation
de la Mère de Dieu au Temple, rue Olivier de Serres à Paris (archevêché
des paroisses de tradition russe, patriarcat œcuménique) ;
Père
Jean GUEIT, maître de conférences à l’université d’Aix-en-Provence.
Recteur de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice et de la paroisse Saint-Hermogène
à Marseille, doyen des paroisses du Sud-Est (archevêché des paroisses de
tradition russe, patriarcat œcuménique) ;
Georges
HABET, cadre supérieur dans l’agroalimentaire, membre du Mouvement de la
jeunesse orthodoxe (MJO) du patriarcat d’Antioche. Membre de la paroisse
francophone de la Crypte de la Sainte-Trinité, rue Daru à Paris (archevêché
des paroisses de tradition russe, patriarcat œcuménique) ;
Claude
HIFFLER, docteur en médecine. Fondateur et marguillier de la paroisse Saints-Côme-et-Damien
à Avignon, membre du conseil diocésain (diocèse du patriarcat œcuménique) ;
Père
Razvan IONESCU, docteur en génie biomédical, diplômé de la Faculté de théologie
de Bucarest, étudiant en maîtrise à l’Institut de théologie orthodoxe
Saint-Serge. Recteur de la paroisse roumaine Sainte-Parascève et Sainte-Geneviève
à Paris (patriarcat de Roumanie) ;
Ibrahim
ISSID, docteur en chimie organique. Maître de chapelle aux paroisses
arabophones Saint-Étienne à Paris et Saints-Archanges-Michel-et-Gabriel au
Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) (patriarcat d’Antioche) ;
Valentin
KORELSKY, cadre bancaire, membre du bureau de la Voix de l’Orthodoxie (émissions
radiophoniques en langue russe). Membre de la paroisse cathédrale Saint-Alexandre-Nevski,
rue Daru à Paris (archevêché des paroisses de tradition russe, patriarcat
œcuménique) ;
Édouard
LAHAM, docteur en médecine. Membre du conseil diocésain (diocèse d’Europe
occidentale du patriarcat d’Antioche) ;
Nicolas
LOSSKY, professeur émérite à l’université de Paris-X – Nanterre,
professeur à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, ancien membre
de la commission « Foi et Constitution » du Conseil œcuménique
des Églises, membre de la délégation orthodoxe au Conseil d’Églises chrétiennes
en France (CECEF), du Comité français de dialogue théologique
catholique-orthodoxe et des Rencontres théologiques entre orthodoxes et
protestants. Diacre à la paroisse francophone Notre-Dame-Joie-des-Affligés
et Sainte-Geneviève, rue Saint-Victor à Paris (patriarcat de Moscou) ;
Mère
OLGA (Slezkine), licenciée en droit, docteur en études slaves, ancien maître-assistant
à l’Institut national des langues orientales, ancienne responsable du
service orthodoxe des pèlerinages en Terre sainte. Supérieure du monastère
Notre-Dame de Toute-Protection à Bussy-en-Othe (Yonne) (archevêché des
paroisses de tradition russe, patriarcat œcuménique) ;
Vladimir
PRODANOVIC, diplômé du séminaire de Prizren (Kosovo, Serbie), ancien élève
de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Membre de la paroisse
serbe Saint-Sava, rue du Simplon à Paris (patriarcat de Serbie) ;
Michel
STAVROU, ingénieur diplômé de l’École Centrale de Lyon, titulaire
d’une maîtrise en théologie, chargé de cours à l’Institut de théologie
orthodoxe Saint-Serge, cosecrétaire du Comité français de dialogue théologique
catholique-orthodoxe. Membre de la paroisse francophone de la Crypte de la
Sainte-Trinité, rue Daru à Paris (archevêché des paroisses de tradition
russe, patriarcat œcuménique) ;
Archimandrite
SYMÉON (Cossec), supérieur du monastère Saint-Silouane à Saint-Mars-de-Locquenay
(Sarthe) (patriarcat de Moscou) ;
Jean
TCHÉKAN, ancien assistant à l’Institut national des langues orientales,
ancien élève de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, diplômé
de l’Institut supérieur de liturgie de Paris, ancien secrétaire général
du Scoutisme russe (ORUR), fondateur du Service orthodoxe de presse (SOP),
membre du Comité français de dialogue théologique catholique-orthodoxe et
des Rencontres théologiques entre orthodoxes et protestants ;
Alexandre
VICTOROFF, ingénieur ENSAM, directeur d’usine, président de l’Action chrétienne
des étudiants russes – Mouvement de jeunesse orthodoxe (ACER-MJO).